dimanche, février 19, 2006

Qu'est-ce qui pousse un manager à blogger ?

Ayant passé un peu de temps ce week-end sur deux blogs fort intéressants:
http://altaide.typepad.com/jacques_froissant_altade/2006/02/chasseur_de_tte.html
et
http://www.duperrin.com/?p=181

sur le débat "est-ce raisonable pour un manager de faire son blog?", j'ai donc envie d'apporter une réponse un peu plus construite que celle que j'ai laissé en commentaire.

Je vais d'abord élargir la question : "pourquoi prendre le temps d'écrire" et donner ma réponse personnelle.

(1) la première étape, pour moi, a été le "white paper", c'est à dire un article rédigé que l'on peut donner à des fournisseurs, des partenaires, en bref des personnes externes à l'entreprise. J'ai décidé d'écrire mon premier white paper en 2003 essentiellement pour gagner du temps ! Je me suis rendu compte que je racontais toujours la même chose lorsque j'étais en rendez-vous, interne ou externe, à savoir un résumé "acceptable" de ma propre stratégie informatique, en tant que DSI. D'ou l'idée de l'écrire pour pouvoir le donner. Il s'est alors passé ce que connaissent tous le personnes qui "écrivent" : mettre ses idées sur papier permet de les améliorer, les préciser, les critiquer, etc.

(2) la deuxième étape est la pulication (article de journal ou livre). Pourquoi publier ? Deux raisons de mon coté. Premièrement, c'est la suite de la démarche d'exigence et d'amélioration. En publiant sa réflexion, on s'astreint à un travail de re-construction critique (analyse des différents points de vue, bibliographie complète, validation de la logique de ses arguments, etc.) C'est une école d'exigence. Deuxièmement, c'est une façon de "poser ses idées dans le temps" et de s'assurer de la pérénité d'un dessein. C'est pour cela que j'ai écrit mon livre, pour m'assurer que le "sel" de l'aventure de plusieurs centaines de personnes sur plusieurs années pourrait être transmis aux acteurs qui prendraient la relève. Pour finir, et c’est ce que j’ai constaté par la suite, il y a un vrai bénéfice pour un manager à exprimer « le fond de sa pensée » devant ses collaborateurs, et l’écriture d’un livre permet de le faire plus en profondeur que les habituels forums de la vie professionnelle.

(3) L’étape du blog correspond, pour moi, aux sujets plus complexes et plus ouverts, pour lesquels on souhaite un feedback critique. C’est donc une écriture différente, puisqu’elle porte sur des sujets moins murs, et qui peut être plus facétieuse ou provocante, puisque l’objectif est précisément le débat. L’intérêt pour le manager est évident : il vaut mieux entrendre les critiques et les objections dans le cadre informel de l’écghange d’idée du blog, que lorsqu’on défend sa stratégie devant son comité de direction ou devant ses collaborateurs. Un blog est donc un « banc d’éssai ». Pour ma part, j’ai choisi le blog pour tester des idées un peu scientifique et abstraite, donc je ne m’attend pas à des débats passionés (de plus mon rythme est lent, parce que, effectivement, je n’ai pas beaucoup de temps :-)). En revanche, je lis avec beaucoup d’intérêt les blogs qui portent sur des sujets plus proches de la stratégie du manager, comme celui de Jean-Pierre Corniou (http://jeanpierrecorniou.typepad.com/technologie_et_socit_de_l/)
Comme je l’ai écris dans mon commentaire sur le blog de Jacques Froissant, il faut bien sûr respecter les contraintes liées à l’entreprise (confidentialité, modération, et surtout faire attention à la mauvaise interprétation possible de ses propos). Mais cela laisser une grande marge de manœuvre.

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